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Vieillissement, inactivité et inquiétudes : quel avenir pour les salariés des sites industriels Bosch en France ?

Bosch déploie des moyens illimités pour limiter les effectifs !

Alors que Bosch Allemagne annonce une réduction drastique de ses effectifs avec 13 000 suppressions de postes et 2,5 milliards d’euros d’économies par an, les salariés français des sites industriels vivent une situation paradoxale : moins nombreux, plus âgés, et de plus en plus inquiets.

Le dernier rapport de politique sociale de Bosch France (RBFR) révèle une baisse historique de l’emploi en 2024, avec seulement 126 recrutements, soit le niveau le plus faible depuis 10 ans. En parallèle, le taux d’inactivité explose, atteignant 523 salariés inactifs, principalement en préretraite sur les sites de Rodez et Mondeville. Ces salariés, bien que toujours comptabilisés dans les effectifs, ne participent plus à l’activité industrielle.

La pyramide des âges est sans appel : plus de 28 % des salariés ont plus de 55 ans, et 75 % des effectifs de plus de 55 ans sont concentrés dans les usines. Le renouvellement générationnel est en panne, avec moins de 10 % de salariés de moins de 30 ans hors alternants.

Face à cette situation, les salariés actifs s’interrogent : Bosch investit massivement dans des dispositifs de départ, mais quelles sont les perspectives pour ceux qui restent ? L’entreprise semble consacrer des centaines de millions d’euros à la destruction de l’emploi, sans stratégie claire pour l’avenir industriel des sites français.

La CFDT alerte : le vieillissement des effectifs, l’absence de recrutement pérenne, et la montée des inquiétudes sur les sites encore actifs du périmètre RBFR doivent être pris au sérieux. Il est urgent que Bosch France engage un dialogue transparent sur ses intentions, et surtout, qu’elle investisse dans l’avenir de ses salariés et de ses sites.

 

Les corbeaux rejoignent la maison mère

Bosch, la soif d'exister

Bosch, La soif d'exister
Bosch, La soif d'exister

Bosch annonce 13 000 suppressions de postes en Allemagne : quel impact pour la France ?

Saint-Ouen, le 25 septembre 2025

Le groupe Bosch a annoncé ce jeudi une nouvelle vague de suppressions de postes massives en Allemagne : 13 000 emplois seront supprimés dans les prochaines années, principalement dans la région de Stuttgart. Les sites de FeuerbachSchwieberdingen et Waiblingen sont particulièrement touchés, avec notamment la fermeture complète de la production de ce dernier et la suppression de 3 500 postes à Feuerbach.

Cette décision s’inscrit dans un plan d’économies renforcé, motivé par :

  • Une conjoncture mondiale défavorable,
  • Des investissements lourds dans les nouvelles technologies,
  • Un démarrage de la mobilité électrique et de l’hydrogène qui n’ont pas fait leur preuves,
  • Une pression concurrentielle accrue, notamment en provenance de Chine.

Le directeur des ressources humaines de Bosch, Stefan Grosch, a déclaré : « Nous devons impérativement renforcer notre compétitivité dans le secteur de la mobilité et réduire durablement nos coûts. Pour cela, nous activons de nombreux leviers. Malheureusement, cela implique aussi une nouvelle réduction d’effectifs au-delà de ce qui avait déjà été annoncé . Cela nous fait beaucoup de peine, mais il n’y a malheureusement pas d’autre solution. ».

Les organisations syndicales avaient déjà alerté la direction à ce sujet, en soulignant la nécessité de soutenir l’emploi chez Bosch en France et d’anticiper les conséquences d’une stratégie industrielle qui mène aujourd’hui à un désastre mondial, tant sur le plan de l’emploi que sur le plan social.

La CFDT Bosch France tient à exprimer toute sa solidarité et son soutien aux salariés de Bosch Allemagne confrontés à une situation particulièrement difficile et douloureuse.

Les salariés de Bosch, qu’ils soient en France, en Allemagne ou ailleurs, forment une communauté de travail unie par des valeurs fortes : le respect, la compétence, l’engagement. Face à ce tsunami, nous devons plus que jamais faire preuve de solidarité transnationale, et porter ensemble la voix des travailleurs auprès de la direction du groupe.

Les corbeaux reviennent et se posent cette fois à Vendôme

La direction de Bosch vient d’annoncer officiellement qu’elle envisage de vendre les sites VM-SC de Vendôme (France) et Eger (Hongrie).

Encore une fois, le ciel s’assombrit au-dessus d’un site industriel Bosch en France. Et les corbeaux, porteurs de mauvaises nouvelles, viennent de se poser sur Vendôme, après s’être déjà abattus sur Saint-Ouen, Mondeville.

Une spirale connue…

Le discours est désormais bien rodé :

  • Le marché automobile est en crise.
  • Les coûts sont trop élevés.
  • Le site n’est plus compétitif.
  • Une revente serait « la meilleure opportunité pour l’avenir ».
  • Les PSE tendent vers un copié-coller généralisé, inflation en moins

Tout cela nous rappelle de tristes précédents. Partout où Bosch a enclenché cette logique de désengagement, c’est l’emploi, les compétences et le tissu industriel local qui ont payé l’addition. Les restructurations « progressives », les projets « stratégiques », les promesses de « repositionnement » se sont trop souvent soldés par des fermetures ou des ventes à des acteurs précaires.

Cependant la direction tiens un discours rassembleur et s’engage à défendre l’emploi en France et propose que le Crédit Impôt Recherche à travers l’ingénierie soit le moteur de l’innovation qui permettra au groupe de maintenir l’emploi et le défendre malgré la pression énorme de nos dirigeants allemands.

Une méthode qui interroge

  • Aucune concertation en amont.
  • Aucune garantie sur les emplois.
  • Aucune transparence sur les discussions en cours.

La CFDT dénonce une nouvelle fois une communication descendante, habillée d’éléments de langage pour masquer une réelle stratégie de désengagement industriel en France.

La CFDT exige :

L’ouverture immédiate d’une consultation formelle du CSE et du CEE.

Une expertise économique indépendante sur la situation de VM-SC.

La publication des hypothèses de reprise : qui sont les potentiels acquéreurs ? Quelles garanties pour les salariés ?

L’engagement public de Bosch sur le maintien de l’emploi, des accords collectifs et des investissements, quel que soit le scénario retenu.

Un combat collectif

Nous savons que l’avenir de Vendôme ne se joue pas uniquement à Vendôme. Ce sont les choix globaux de Bosch, ses priorités stratégiques, son rapport à l’industrie en France, qui sont en cause. Il est temps de sortir du silence et de porter une parole claire, responsable et combative.

La CFDT appelle l’ensemble des équipes à la vigilance, à la mobilisation, et à la solidarité avec les collègues de Vendôme.

On a beau traverser les routes avec l’espoir d’y trouver de l’emploi et de l’avenir, Bosch efface son nom sur les sites qu’elle compte détruire !