Archives mensuelles : mai 2025

Cette année, les corbeaux débarquent en France avec un peu d’avance

Suite à notre article du 16 mai dernier intitulé « Des corbeaux noirs planent au-dessus des sites Bosch », nous devons aujourd’hui constater que ces sombres présages se concrétisent plus vite que prévu, notamment en France.

Après trois années de négociations intenses et plus de 50 réunions du CSE Central, la CFDT et l’ensemble des Organisations Syndicales représentatives sont parvenues à un accord relatif à la fermeture du site de Mondeville.

Cet accord, fruit d’un travail acharné et d’une vigilance constante, a été soumis à la consultation des salariés du site. Le résultat est à la fois clair et édifiant : 95,6 % des salariés ont validé l’accord, avec seulement 14 voix contre ! Une adhésion massive, qui montre à quel point les salariés ont été impliqués, informés et conscients des enjeux, tout en reconnaissant le travail syndical accompli.

« Même avec un accord, la fermeture reste une blessure. Mais nous avons assuré au maximum les garanties sociales, la requalification professionnelle et un accompagnement digne pour chaque salarié. »

La CFDT tient à saluer la responsabilité des salariés et leur lucidité face à une situation imposée par une stratégie de groupe qui sacrifie les sites historiques, compétents, mais jugés non rentables ou non stratégiques.

« Les corbeaux noirs ne sont plus à nos frontières : ils sont désormais sur nos toits. »

La CFDT poursuivra son engagement aux côtés des salariés pour garantir que chaque promesse prises dans cet accord soit tenues et que personne ne soit laissé pour compte. La commission de suivi permettra de régler les nombreuses situations individuelles qui se présenteront aux salariés.

Rodez : un nouveau coup dur à venir

À peine l’encre du stylo a-t-elle eu le temps de sécher sur l’accord du Plan Social de la fermeture du site de Mondeville que la direction Bosch convoque déjà les organisations syndicales début juin 2025 sur le site de Rodez. Un nouveau Plan Social est en préparation, visant une nouvelle réduction des effectifs. Ce plan viendrait se substituer à l’accord du 9 décembre 2021, pourtant présenté à l’époque comme un engagement de la direction pour protéger nos collègues de Rodez jusqu’en 2028.

Ce retournement brutal de la direction interroge une nouvelle fois sur la fiabilité de sa parole et sa stratégie à long terme. La CFDT exige des explications claires et appelle à une mobilisation forte pour défendre l’emploi et la dignité des salariés de Rodez.

Quelle est la place des sites industriels Bosch en France dans l’échiquier du groupe ?

Un message pour nos dirigeants :
La Cfdt demande à Messieurs Gahery, PDG Bosch France Bénélux et M. Piat, DRH Bosch France Bénélux d’apporter et de confirmer des réponses qui seront en accord avec les intentions portées lors de leur prises de postes à savoir : La défense de l’emploi sur les sites Bosch encore ouverts du groupe en France.

« Combien de sites devront encore tomber avant que Bosch n’assume ses responsabilités industrielles et sociales ? »

Les Hommes s’en vont (malgré eux), les sites se vident, les corbeaux nichent là où l’industrie rend l’âme.

Des corbeaux noirs planent au dessus des sites Bosch

Situation dramatique à Hildesheim : les élus CFDT témoignent

Les 6 et 7 mai 2025, Choukri Errachidi et Christophe Arjona, deux élus CFDT des sites français de la division Powertrain Solutions (PS) ont participé à une session extraordinaire du Comité d’entreprise européen de Bosch à Stuttgart. Leur constat est sans appel : la situation est dramatique.

Comite_europe_2025

Un site historique en péril

À Hildesheim, les salariés vivent au quotidien l’angoisse d’une fermeture annoncée. Malgré la mobilisation du comité d’entreprise local et plusieurs propositions pour préserver l’emploi, la direction de Bosch reste inflexible.

« Un poste à vie chez Bosch, c’est fini. »

La phrase revient souvent dans les échanges avec les collègues allemands. Pour eux, l’époque où l’on entrait chez Bosch pour y faire toute une carrière est bel et bien révolue.

Le site de Hildesheim, spécialisé dans la production de systèmes de direction et de freinage pour véhicules thermiques, est confronté à la même logique que celle appliquée dans d’autres pays : si l’activité n’est plus jugée stratégique ou suffisamment rentable, elle est vouée à disparaître.

Des engagements bafoués

Ce qui choque le plus nos collègues, c’est le non-respect des engagements.

« Malgré un accord de sauvegarde de l’emploi jusqu’en 2027, la direction ferme quand même les usines. »

Alors que des dispositifs de transition avaient été négociés, notamment pour accompagner la transition industrielle, ils semblent aujourd’hui contournés. Cette situation réduit la confiance dans le dialogue social et la parole de l’entreprise.

Une stratégie à court terme

Les élus CFDT ont pu échanger avec les représentants allemands. Le constat est partagé : les activités Powertrain, thermiques comme hybrides, sont considérées comme non pérennes à moyen terme, malgré une demande encore forte.

« Nos activités ne sont pas pérennes. La direction n’y croit plus. »

Bosch semble opter pour une stratégie d’ajustement rapide des effectifs, au détriment d’une vision industrielle à long terme. Ce désengagement est vécu comme une trahison par les salariés qui ont pourtant accompagné les plans de transformation.

Et en France ?

Cette situation fait écho à ce que vivent les salariés des sites français de Powertrain Solutions, eux aussi confrontés à des baisses de charge, réorganisations ou fermetures. La visite en Allemagne renforce la conviction de la CFDT Nous exigeons :

  • une transparence sur les intentions du groupe
  • une Anticipation des baisses d’activité
  • la Garantie d’un avenir aux salariés par des plans de reconversion co-construits avec les syndicats

La CFDT reste en alerte

La CFDT continuera à porter ces revendications à tous les niveaux – en local, au national, et au Comité européen – pour défendre l’emploi, la dignité des salariés et leur droit à un avenir professionnel chez Bosch.

« Nous refusons que Bosch se débarrasse de ses salariés comme de simples variables d’ajustement. Ce n’est pas notre vision du socialement responsable »